He bien moi je suis aussi allee voir les chronique de Narnia avec un ami et voila ce qu'il en a pense... comme c'est exactement ce que j'en pense aussi je me permets de reprendre ces mots...
Je rentre de voir les Chroniques de Narnia au cinéma. Je suis écoeuré ! J'ai assisté au massacre de l'imaginaire; au saccage du merveilleux ! Voilà un film qui utilise tous les rouages du conte de fée (animaux qui parlent, enfants protagonistes, vieille armoire au contenu mystérieux) pour nous vendre quoi ? La glorification de la guerre et des enfants-soldats ! Car c'est bien de cela qu'il s'agit : de nous vendre une idéologie derrière le faste des effets spéciaux.
Des enfants, le plus âgé doit avoir à peine 16 ans, fuient les bombardements nazis sur Londres pour découvrir quoi ? Un monde "merveilleux" où l'on attend d'eux qu'ils conduisent... une guerre ! Chercher l'erreur. On pourrait s'attendre à ce que l'histoire évolue, qu'il y ait une quelconque énigme à trouver, remettant les pendules à l'heure ou quelques affrontements bien innocents mais non, bien sûr. Les enfants n'ont rien d'innocents, c'est bien connu alors pourquoi se gêner : vendons leur le même amoralisme puant que l'on vend aux adultes, à savoir que pour devenir un homme, mon fils, il te faudra apprendre à tuer.
Nous sommes bien loin de Harry Potter ou, encore plus loin, des contes de Perrault ou de ceux des frères Grimm. Ces histoires étaient pourtant cruelles, violentes mais elles étaient morales et humaines. Rien de cela dans Narnia. La morale est foulée au pas cadencé d'enfants brandissant épées et arcs. Bien que attention, les femmes restent en retrait. C'est qu'en plus d'être militariste, ce film est misogyne et manichéen. Rien d'étonnant à ce qu'aux Etats-Unis, il est été glorifié par les églises évangéliques proches de la Maison blanche et défenseuses de la croisade contre l'axe du Mal.
Pour finir, je suis d'autant plus révolté que l'univers dit de Fantasy est pour moi extrêmement important. C'est mon jardin privilégié de l'enfance où sommeille le chevalier de tous mes courages. C'est celui où j'emmène mes amis depuis 20 ans, à travers les Jeux de rôles, pour y combattre Trolls et Dragons, c'est à dire toutes nos angoisses et toutes nos peurs. Dans ces contrées fantastiques, nous y avons surtout cultivé notre amitié et notre amour de la vie. Nous y avons dépassé nos préjugés pour nous ouvrir à la réalité de nos autres compagnons de jeux. A aucun moment, et à aucun de nous, n'est venu l'idée de faire d'enfants nos héros et de mettre dans leurs mains des armes. Nous sentions intuitivement que la guerre n'est pas ou ne devrait jamais être du domaine des enfants. Même quand ils y jouent, ils ne font que reproduirent les images de notre monde et nous renvoient notre imaginaire défiguré par nos abandons. Ce monde où tous les jours, et ce n'est pas du cinéma, des enfants- soldats meurent, tuent, pillent et violent pour devenir des adultes. Sierra Leone, Libéria, République démocratique du Congo, Philippines, Indonésie, Colombie, Etats-Unis, et cela n'a rien de merveilleux !
Bien sûr, nous avons besoin de l'imaginaire. C'est de notre capacité à penser un monde différent (et non reproduire celui que nous connaissons déjà) que nous pouvons créer, inventé et avancé sur le caillouteux chemin de l'humanité.
Mon jardin médiéval m'a permis de trouver la force d'être digne et courageux. Pour la première fois, des monstres sont entré dans ce jardin et ont piétiné mon enfance. Je retourne donc à nos jeux de rôles où aucun enfant ne porte d'armes et où le vrai pouvoir, c'est d'aimer.
Pascal
Voila !!!