Un film d'animation de Shinkai Makoto.
Une histoire bouleversante dans sa simplicité, comme les plus beaux romans japonais, où l'on suit les pensées et sentiments des personnages à travers leurs mots et leurs attitudes mais aussi à travers les détails du quotidien qui les arrêtent, les choses qui les entourent et auxquelles ils prêtent attention, ainsi une bouteille, un pétale de fleur, un nuage, un stylo etc etc deviennent autant de symboles, d'extensions de leur histoire personnelle, sans que ça n'aille au gros pavé de signification lourdingue (sauce américiane^^) car c de l'histoire bien japonaise avec ce sens de l'éphémère, du léger, du fugace, du fragile qui en fait à mon avis une composante indispensable de leur esthétique globale (et dont le haïku est par exemple un des aspects les plus aboutis).
Construit comme un roman en trois chapitres, le film narre l'histoire d'un gars et d'une fille qui se trouvent, se perdent, se retrouvent au long des années, rien de plus, mais tellement universel, avec les doutes, les non-dits, les ratages, les moments de bonheur, d'angoisse. Très simple, et surtout : pas de lycéen/enne aux pouvoirs magiques, ah la la ske ça fait du bien (^____-)
Graphiquement, c magnifique, tout simplement, bon s'il faut vraiment épouiller, je dirais que c parfois limite saturation niveau couleurs, on frôle le kitch, mais en fait c sublime, les endroits les plus banals prennent une dimension poétique, et les plans fixes de détails sont à tomber (une vitrine de kombini, une voie de chemin de fer, une bouteille de thé glacé.....) je ne déconne pas : j'ai rarement vu une telle finesse pour des plans d'à peine un quart de sconde.
A voir seulement si on accepte de se faire ch... devant un film sans héros, sans intrigue véritable, sans action spectaculaire, bref, si on sait sortir du cadre lourd qui semble (mais c faux) s'imposer de lui-même dans le (très vilain) mot de "japanime"