D'Alice Wu, 2004.
Un film très touchant, réalisé avec simplicité, élégance, sensibilité, fluidité. Un sujet assez peu traité (voire pas traité encore ?) : un coup d'oeil chez les immigrés chinois à New York, exilés du maoisme, ils ont réussi aux USA, vivent en cercle fermé, conciliant leur vie new-yorkaise et leurs traditions, se mariant de préférence entre members de la communauté, commérants à qui mieux mieux, toujours à l'affût des potins. Mais pas de critique acerbe ici, plutôt une chronique, un tableau.
Wil, à 28 ans, est une brilliante interne en chirurgie, mais pas encore mariée et jamais eu de mecs. Ses grands-parents et sa mère (veuve), cherchent à lui donner un époux mais Wil est très prise par son boulot et ne s'y intéresse pas. Elle s'intéresse à Vivian qu'elle vient de rencontrer. Mais la mère de Wil est enceinte, à 48 ans, et refuse de donner le nom du père. Chassée de la famille par son père, un éminent professeur qui craint à mort pour sa réputation et son honneur, elle vit alors chez sa fille. Ce n'est pas le moment pour Wil de dire qu'elle est gay et qu'elle aime Vivian.
Réflexion sur les contraintes sociales, la rigidité des traditions, le regard des autres, la différence d'âge, la place de l'homosexualité dans la famille et la société, le film, par petites touches, pointe du doigt tous ces sujets, sans devenir démonstratif ou caricatural. Très touchant au final sans être un gros mélo (de pétillants moments d'humour ).
Et quel plaisir de revoir la remarquable Joan Chen, dont le film Xiu Xiu m'avait bouleversé.