Le premier film que j'ai pu voir depuis plus de 5 mois est thaïlandais : Vagues invisibles de Pen Ek Ratanaruang, et j'en suis bien content.
Filmé avec une grande maîtrise des plans, des couleurs défraîchies, ternes, une lumière souvent diffuse, on est ici dans une ambiance visuelle étrange, avec en plus une musique quasi-omniprésente mais comme un leitmotiv lancinant, en sourdine, remplaçant le silence souvent, bref : on n'est pas loin de David Lynch, mais ici tout reste dans le réel, tout s'explique, en son temps, tranquillement, laissant au spectateur le temps de se dire : "qu'est-ce que ça veut dire ça maintenant ?". C'est parfaitement maîtrisé et on suit le destin de ce cuisinier japonais éxilé à Phuket sur ordre de son patron de Hong Kong jusqu'au final opressant et fataliste.
A noter la remarquable performance, une fois de plus, d'Asano Tadanobu. Cet acteur est prodigieux, pour moi c un des meilleurs du monde, capable de tout jouer avec la même crédibilité, tous les genres, tous les univers de cinéastes, à l'instar d'un Tony Leung, par exemple. Quelques tittres parmi sa déjà conséquente filmographie, histoire de voir que vraiment il touche à tous les cinémas : Zatoïchi (version Kitano), The taste of tea, Gemini, Hakuchi, Tabou, Goyokin, Ichi the killer, Café lumière, Jellyfish, la femme d'eau etc...
