-quelle perception on peut avoir de ce genre d'ouvrage?Je rejoins Sadako sur ce point, chacun interprète et ressent ce genre de titre à sa manière, mais je vois où tu veux en venir. En général les mangas ecchi, et surtout érotiques/hentaï, sont mal perçus par la plupart des « gens », en citant comme à l’accoutumée la ménagère de moins de 50, la fameuse. ^_- Après, il suffit de s’intéresser au genre pour l’apprécier, mais cela demande une certaine expérience dans le domaine, et une ouverture d’esprit assez dense pour ne pas tiquer sur l’humour et la vision parfois « gore » de nos amis japonais. Leur culture étant différente, forcément certaines scènes vont choquer, car si les japonais sont en apparence coincés et prudes (un simple contact de la main - sans parler d’un baiser sur la bouche – les fait déjà rougir et les met mal à l’aise en public), lorsqu’ils se lâchent dans le domaine du sexe, on peut s’attendre au pire, et ce, de façon exponentielle par rapport à leur retenue en public.
-quelles différences existe-t-il entre l'EROTIQUE (au sens général) au Japon et chez nous?Je vais étudier cette question en me plaçant dans le domaine du manga/japanim, car je ne connais pas suffisamment le sujet en détail pour l’appliquer à la vie de tous les jours au pays du soleil levant, et pour analyser leur comportement socio-culturel. Comme l’a dit Sadako, les japonais font une fixation sur les poils, et les censurent. Cela crée d’ailleurs une espèce de fantasme autour de ces fameux poils, qui se vendent et s’achètent en douce pour des sommes importantes, en particulier les poils de lycéennes… Je rajouterai à cette pertinente remarque le fantasme des jeunes femmes en uniforme, lycéenne ou collégiennes, qui occupe une place prépondérante dans la plupart des shönen ecchi. En découle souvent le délire de la petite culotte apparente (à cause de leurs jupes courtes) qui excite pas mal les lecteurs japonais, qui représente un peu « l’interdit » chez eux, mais qui chez nous ne fait pas plus d’effet que cela finalement. On interprètera ça plus comme une simple anecdote sensuelle, un peu comme lorsque l’on se moque de notre petite voisine dans les classes primaires lorsque sa jupe se relève avec un coup de vent nous laissant entrevoir ses sous-vêtements. De là à avoir le nez qui saigne, il y a une marge. On en revient du coup à leur comportement pudique, pour ne pas dire frustré.
-les lecteurs font-ils bien la différence entre érotisme (ecchi) et porno (hentaï) ? Alors là tout dépend de l’intérêt que porte les lecteurs au genre. Si on a affaire à un afficionados, ça devrait aller, mais le péquin moyen n’y verra que du feu et mettra tout dans le même panier du moment qu’il voit une femme nue dans l’une des pages. Sachant que la notion d’ecchi comporte plusieurs niveaux, et qu’elle est surtout très très répandue. Onegai Teacher par exemple est affublé d’une mention ecchi, comme la plupart des shönen du même genre (Chobits, DearS, Inchigo 100%, Pretty Face et j’en passe), parce qu’on y voit des nanas bien roulées légèrement provocantes ainsi que quelques sous-vêtements. Etant donné que les shônen sont la vitrine représentative du manga en France (voire un peu partout), il n’est pas étonnant que les gens associe cette image de BD obsédée à notre passion. Mais l’ecchi regroupe aussi les œuvres plus affriolantes où les femmes apparaissent nues, sans pour autant passer à l’acte, c’est là que la nuance devient litigieuse.
-considérez-vous que c'est un verrou à l'achat/lecture? Je ne pige pas bien la question… Si tu veux dire « avez-vous honte d’acheter/feuilleter un manga lorsqu’il est érotique ou ecchi ? » je peux éventuellement répondre. En ce qui me concerne c’est plutôt le contraire, bien que la plupart des non-initiés ait effectivement honte de se faire surprendre avec ce genre de lecture. Petite anecdote : l’autre jour une allemande était assise à côté de moi dans le métro et faisait mine d’être outrée par mon bouquin de cul (Step up Love Story). Du coup, elle faisait signe de la tête « discrètement » à son mari pour qu’il jette un œil à mon « vice ». Cela ne l’empêchait pas de suivre ma lecture assidûment entre deux soupirs de stupéfaction. Le tout, c’est d’assumer ses goûts et ne pas se mentir à soi-même. Le sexe/érotisme fait partie d’un comportement normal, et faire mine d’en être dégoûté/désintéressé est la preuve que l’on a un problème, ou que l’on manque de maturité à ce niveau. En l’occurrence l’allemande aurait bien voulu que je lui prête, mon Step Up ^_- Pour en revenir au sujet, j’aime bien ce type de BD et lorsque le graphisme est attrayant (sous-entendu si les jeunes filles y sont aussi jolies que le design en général) c’est un gage de qualité. Si ensuite tu peux partager ton délire avec ta moitié, c’est encore plus fun. Après on peut élargir la notion d’érotique/pornographique au Seinen, incluant ainsi des éléments encore plus mature (enquête policière, thriller, etc…) pour que le sexe ne soit pas non plus l’élément principal de l’œuvre.
- les tabous qui ne sont pas les même que chez nous (lolicon, maid cafés) : peut-on les associer aux manga érotiques? Est-ce un exutoir? Dans ces oeuvres, les mangakas ont tendance à dessiner des personnages assez jeunes...Y a-t-il lien? Ce dont tu parles est un phénomène de société, pas vraiment un tabou. Ce n’est pas nouveau que les japonais fantasment sur les jeunes filles (il n’y a pas qu’eux comme le précise Sadako), et ces dernières entretiennent le mythe en « se prostituant » pour gagner quelques sousous. Parfois, elles tiennent juste compagnie aux salary men, ou leur vendent quelques vêtements sans forcément coucher avec eux. Elles en profitent aussi à leur manière et le revendiquent de toutes façons. Les Maid Cafés, c’est encore autre chose, souvent associé au phénomène « Moe ». Les clients trippent sur les tenues des serveuses qui ont tendance à se la jouer « timide » et « réservé » comme par exemple Shinobu dans Love Hina. C’est un comportement qui a tendance à plaire aux hommes de là-bas… Est-ce un exutoire ? J’en sais rien, mais ça doit leur plaire ou leur apporter un sentiment de supériorité sûrement…
Donc oui, les filles adorent le Yaoi mais j'ai observé que ce phénoméne se situait surtout chez les adolescentes encore "jeune" dans leur tête comme au lycée ou les femmes complexées sexuellement, et ça aucune ne pourra le démentir.
Mais en grandissant les filles affinent leurs gouts et préférent la sensualité de l'érotisme au yaoi.
Je suis assez d'accord sur ce point, et ce constat correspond à ce que j'ai pu remarquer par moi-même. Sans pour autant entrer dans le complexe sexuel, on peut surtout parler d'inexpérience ou d'immaturité dans ce domaine. Plutot que de s'immaginer directement faire l'amour avec un garçon, ces demoiselles prèfèrent incarner le fantasme à travers un autre, et imaginer les hommes entre eux (berrrrrk >_< désolé c'est pas mon truc) les empèchent de directement s'impliquer dans ce qui les traumatise ou les dérange pour le moment.