voici un article interessant
Education
Les syndicats d’enseignants et les fédérations de parents d’élèves protestent
Maths du bac S trop dures : la polémique
LA polémique s’est installée, hier, à propos de la difficile épreuve de maths qui a surpris et même angoissé nombre de candidats au bac scientifique (S) la veille, le ministère de l’Education nationale se montrant rassurant tandis qu’enseignants et parents protestaient.
Mardi matin, les 161 933 candidats concernés passaient cette épreuve, la plus importante pour eux. Ils ont eu notamment à composer en géométrie spatiale, nouveauté du programme 2002-2003, et matière étudiée en fin d’année.
Cela avait ému beaucoup de candidats qui ne l’avaient pas apprise en classe, disaient-ils, et n’avaient pas pu puiser dans les annales des années précédentes pour leurs révisions puisque le sujet était nouveau.
Le soir même, le ministère de l’Education faisait valoir que la géométrie spatiale était bien au programme et que les sujets avaient été élaborés, comme ils le sont toujours, bien à l’avance, dès le premier trimestre de l’année 2002-2003. On ne pouvait alors imaginer le mouvement social, ni que la fin du programme pourrait n’avoir pas été abordée partout.
Les correcteurs
sont prévenus
Il soulignait toutefois que les correcteurs tiendraient compte du problème.
Il rappelait enfin que, pour les corrections, on opérait toujours un « test » sur un certain nombre de copies pour établir quels sont les résultats des élèves et les écueils éventuels sur lesquels ils ont achoppé. Cela permet ensuite de donner des consignes à l’ensemble des correcteurs, d’établir des barèmes et d’équilibrer la notation, ajoutait-il.
Hier, le ministère a réitéré ces précisions tandis que le principal syndicat d’enseignants de lycées, le SNES-FSU, protestait vivement, à la fois contre les sujets de S et ceux donnés aux économistes (ES) (lire aussi notre article ci-contre).
« Candidats et correcteurs ont découvert avec stupéfaction et angoisse des sujets qui sont en rupture avec l’esprit de ce qui était donné jusqu’ici », a affirmé le SNES. « Si le sujet de S est conforme au programme, il se révèle très ambitieux. Le sujet de ES élève lui aussi singulièrement le niveau d’exigence », a-t-il ajouté.
« Ces faits n’ont rien à voir avec les conséquences du mouvement de grève dont le ministère se sert pour cacher ses carences », dit-il rappelant que « la plupart des professeurs de terminale ont assuré les cours tout en étant grévistes ».
« Cela naît de l’éloignement de ceux qui valident les sujets de la réalité des élèves et, peut-être, de la volonté de multiplier les incidents sur un examen souvent menacé parce que trop objectif et républicain », conclut le SNES.
Repasser l’épreuve ?
Les parents d’élèves ont également protesté contre la difficulté du sujet de S. La PEEP a demandé au ministère « des éclaircissements » et déclare « urgent de trouver une solution à cette mauvaise surprise qui aura fini de déstabiliser des élèves déjà fortement perturbés par les grèves ».
La FCPE va plus loin, parlant d’une « erreur manifeste de conception du sujet ». Dans une lettre au ministre qu’il rend publique parallèlement, le président de la FCPE, Georges Dupon-Lahitte a demandé au ministère de faire connaître ses intentions « dans les meilleurs délais ».
« Les candidats ne doivent pas être pénalisés par cette erreur manifeste de conception du sujet qui pose par ailleurs la question du contrôle du choix et de la faisabilité des exercices », dit-il. « Nous voudrions être assurés que tous les candidats seront traités de façon identique par l’ensemble des jurys », a-t-il ajouté, avant de s’interroger : « dans un souci d’équité, ne faut-il pas envisager de faire repasser l’épreuve ? ».