On dirait le titre d'une fable de La Fontaine ^^
C'est un film magnifique, y a pas d'autre mot qui vient spontanément à mon esprit quand je l'évoque. Retour au 19ème siècle, fin de l'ère Edo. Mais ce n'est pas un film de sabre à proprement parler, même si ce dernierl est dégaîné parfois. C'est un amour entre le samourai et sa servante, donc pas possible dans le dédale des conventions sociales et des remous politiques. Filmé de façon très classique (d'aucuns diraient "académique", mais ils auraient tort car certains plans sont bien d'inspiration cooontemporaine, et je ne suis pas "d'aucuns"^^) avec des travellings lents et des cadres travaillés sans raccords toutes les deux secondes, le film donne une sensation de plénitude, soulignée par la musque, là aussi de facture classique, mais pas écrasante, pas envahissante, de la belle ouvrage signée Tomita Isao.
On savait que Matsu Takako n'était pas qu'une (bonne) chanteuse, mais dans ce film elle est transfigurée, magnifique elle aussi, elle donne à son personnage l'invincible fragilité des personnages féminins de Mishima.
Historiquement, c'est très intéressant aussi, puisqu'on est au moment où le pays est déchiré entre ceux qui veulent son ouverture au monde et une évolution de la société, et ceux qui sont hostiles à tout changement. Le système féodal commence à trembler sur ses bases. Le cadre historique et sociologique du film a été traité avec beaucoup de sérieux.
Bref, quel que soit l'angle choisi pour analyser ce film (y compris le jeu des acteurs, la photo etc), c'est du grand art.