Bien sûr. A ce propos je pense fortuitement à ce film "la maison du diable", des années 50, en noir et blanc, y a pas une scène sanglante, tout est en effets optiques (même pas spéciaux, juste des choix d'angles de vue, d'ombre et de lumière) et sonores surtout. Un chef-d'oeuvre ! Le remake fait dans les années 90, "the haunting" (titre original en fait) avec débauche d'effets spéciaux ne vaut pas un clou ! (à mon avis of course). Comme quoi avant tout, l'effet horrifique tient à la vision du metteur en scène (oui c une évidence^^), l'astuce qui va rendre le tout intrigant. Pour en revenir à "ringu" (encore ? oui mais vous l'aurez deviné : ce film pour moi c l'archétype ultime^^) l'idée du réalisateur de demander à l'actrice jouant Sadako de faire les gestes à l'envers (en fait, dans la grande scène, elle était debout puis s'est couchée puis a rampé à l'envers vers la télé) puis de passer la scène à l'envers (la faisant donc bouger vers l'avant du coup dans le film monté) est géniale car du coup les mouvements de Sadako ne sont pas perçus du tout comme naturels par le spectateur, sa façon de bouger est altérée, différente, et c ça qui effraie. Dans "ju on" on sent bien l'actrice qui rampe, l'effet n'est pas aussi fort. Donc, si on laisse le metteur en scène avoir une vision, si le studio lui laisse avoir une vision du film et s'il en a une, le film est réussi car il trouvera l'idée qui accroche, l'astuce qui va nous troubler, et ce sans forcément des tonnes d'effets spéciaux ou (et) des seaux d'hémoglobine.
Une autre idée me vient : peut-être qu'une différence essentielle se fait parce que dans la vision asiatique la seule présence du fantôme suffit souvent à déclancher folie ou (et) mort, mais dans un film américain il y a peut-être une obligation d'action, donc de tuerie, le fantôme étant alors vu moins comme quelque chose qui tue parce que tout simplement il ne devrait pas être là (donc la peur tue en fait) mais comme un assassin agissant.