Auteur Sujet: Casterman revient  (Lu 1177 fois)

Spike-Vaedine

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Casterman revient
« le: 17 juin 2004 à 20:35:39 »
Cela fera probablement  une news bientôt, Mais j'ai eu aujourd"hui le catalogue Manga Casterman, désormais appelé "SAKKA"

Le catalogue en question explique assez bien la nouvelle ligne éditoriale de l'éditeur. Je vais vous retrancrire ici le contenu de ce catalogue:

"SAKKA": C'est un mot qui claque comme un coup de tonnerre, qui va venir changer irrémédiablement notre regard sur le manga.

Sakka   "auteur" en japonais est le nom de la nouvelle collection que Casterman dédie à la bande dessinée japonaise, et qui sera lancée au cours du mois de septembre 2004. Pour mieux souligner la portée de l'événement, ce ne sont pas moins de huit titres qui seront alors présentés en deux temps au public francophone: huit grands créateurs pour leur majorité inédits en France, à découvrir; huit univers singuliers dans lesquels s'immerger; huit oeuvres fortes qui permettront de découvrir certaines facettes insoupçonnées de la bande dessinée japonaise. De l'expression subtile du sentiment amoureux dans Blue de Kiriko Nananan, aux courses poursuites drolatiques concoctées par Yôji Fukuyama (le Jour du loup) en passant par la science fiction poétique de Usumaru Furuya dans la Musique de Marie, c'est toute la palette des émotions humaines et les différents registres d'un manga "d'auteur" encore mal connu en Occident que Sakka nous invite à apprécier.

L'engagement fort que prend aujourd'hui la maison d'édition belge en direction de la bande dessinée japonaise découle d'abord d'un constat d'ordre générationnel.

"J'ai le sentiment que le lecteur de manga a mûri, explique Louis Delas, Directeur général de Casterman. Par ailleurs, le lecteur de bande dessinée franco belge commence à s'y convertir doucement. Compte tenu de ces évolutions et de la politique de redéploiement entamée par Casterman depuis plusieurs années, il était évident que nous devions aller vers le manga. Pas pour faire la même chose que les autres éditeurs, mais pour apporter quelque chose de neuf". Le succès de Quartier lointain, de Jirô Taniguchi est symptomatique d'un changement profond dans la perception de la bande dessinée japonaise en France.

Pour Benoît Peeters, conseiller éditorial chez Casterman, "les gens qui ont aimé Quartier Lointain ont accepté qu'une BD japonaise puisse les toucher". C'est fort de cette certitude que Casterman se lance aujourd'hui dans l'aventure d'une collection exclusivement destinée à accueillir des bandes dessinées traduites du japonais, mais dans le respect d'un certain esprit maison. Ainsi, pour Louis Delas, "Sakka devrait permettre au lecteur de retrouver ce qui fait l'identité de Casterman: la capacité à accueillir des ouvrages à la fois grand public et de qualité. C'est le cas par exemple des oeuvres de Tardi, Geluck, de la série Corto Maltese, et de Tintin bien évidemment, qui participent de l'image de marque de notre maison. Sakka s'inscrira dans cette tradition, tant par ses choix éditoriaux et la cohérence de la démarche à long terme que par le soin apporté à la fabrication des livres".

Qui d'autre mieux que Frédéric Boilet pouvait diriger une telle collection? Auteur de bande dessinée installé à Tôkyô depuis 1997, l'initiateur de la Nouvelle Manga est capable de choisir parmi l'infinité de titres disponibles sur le marché japonais ceux qui correspondent le mieux à l'esprit de Sakka. Au programme de la collection, des titres très divers, représentatifs de la richesse d'une bande dessinée dite "adulte" encore mal connue chez nous. Une production conçue pour un public mature, en complément des registres du shônen et du shôjô manga, destinés aux préadolescent(e)s, qui composent la majorité des titres disponibles en France.


"Sakka s'adresse à la fois aux fans de manga ayant grandi, mais aussi à des lecteurs venus d'autres sphères et pour qui l'origine géographique d'une bande dessinée n'est plus déterminante. Le but n'est donc pas de se cantonner à des oeuvres contemplatives, mais d'accueillir toutes sortes de genres différents, sans pour autant faire ni dans le manga d'action pure ni dans l'élitisme. Nous voulons aller vers une bande dessinée japonaise de qualité", explique Benoît Peeters. Autre axe important: la mise en valeur d'une bande dessinée féminine, dont la découverte devrait permettre d'aller au delà de certains préjugés liés à la production masculine. Enfin, l'un des objectifs de Sakka étant le respect du travail des auteurs, le format (15 x 21 cm) et la maquette de la collection seront très proches des ouvrages originaux. Quant au choix du sens de lecture japonais, `J'ai longtemps été réservé, avoue Benoît Peeters. Mais le processus d'adaptation au sens de lecture occidental est très lourd, et une fois que l'on a lu 15 pages d'une histoire qui nous plaît dans le sens de lecture japonais, le problème ne se pose plus".


Après les huit premiers titres de septembre et octobre 2004, la collection sera enrichie par la suite à raison de 4 ouvrages tous les deux mois. Parmi eux, des séries comme des histoires en un volume; des auteurs déjà connus en France comme des grands noms encore inédits. II est à noter que Sakka intégrera certains titres traduits du japonais déjà .publiés précédemment par Casterman comme l'Habitant de l'infini de Hiroaki Samura ou encore Dispersion de Hideji Oda. Cette collection novatrice a aussi été conçue par Louis Delas comme une passerelle entre différentes traditions de bande dessinée: `Je suis allé au Japon en novembre dernier, où j'ai rencontré un certain nombre d'auteurs que nous allons présenter dans Sakka. J'ai été bluffé par leur culture, leur intelligence, et leur humilité; surpris de constater que le travail d'auteurs que Casterman a contribué à faire connaître, comme Hergé ou Moebius, constitue pour eux une véritable référence. Sakka se doit impérativement de rendre justice à la qualité de leur travail".
 
La suite est  une interview du directeur de collection

Entretien avec Frédéric Boilet, directeur de la collection Sakka.

Né en 1960, Frédéric Boilet est l'auteur de 36 15 Alexia, Tôkyô est mon jardin (avec Benoît Peeters), l'Épinard de Yukiko ou récemment Mariko Parade (avec Kan Takahama). II a également signé le Manifeste de la Nouvelle Manga (www.boilet.net), ainsi que les traductions de Quartier Lointain et de l'Orme du Caucase de Jirô Taniguchi, et de l'Homme sans talent de Yoshiharu Tsuge. Installé au Japon depuis 1997, c'est en tout logique qu'il dirige aujourd'hui la collection Sakka, mettant à son service une connaissance unique de la bande dessinée japonaise ainsi que son regard d'auteur.


D'où est née l'idée de la collection Sakka?

Pour Casterman, elle est sans doute liée au succès populaire de Quartier Lointain. Cet album a été le premier à toucher un public plus large que celui des "fans" de manga, prouvant qu'elle avait aussi tout naturellement une vocation universelle. L'éditeur a alors pensé que le moment était venu de présenter au public français des oeuvres du même esprit, mais directement en sens de lecture japonais. Avec Sakka, les titres pourront paraître à un rythme relativement soutenu, ce qui n'est pas possible avec une collection en sens de lecture occidental comme Écritures. Une adaptation graphique soigneuse, comme celles q .. ,
représente 4 à 6 mois de travail par album, tandis qu'en conservant le sens de lecture japonais, une adaptation même très appliquée peut être achevée en quelques semaines...


Comment avez Vous procédé au choix des titres de la collection ?

L'aventure de Sakka s'inscrit dans le prolongement de près de 15 ans d'un apprentissage personnel du manga. Pour l'anecdote, l'un des déclics qui m'avaient poussé à partir au Japon avait été la visite chez moi en 1987 d'une équipe de télévision nippone. Dans leurs valises, il y avait des manga, et notamment un album de Fumiko Takano, une dessinatrice que nous publions aujourd'hui dans Sakka et qui m'avait à l'époque immédiatement emballé. Pour le reste, quand je suis arrivé pour la première fois au Japon en 1990, je n'avais aucun a priori, favorable ou non, sur le manga. Aujourd'hui encore, je ne me sens pas "fan": ce qui me passionne, c'est la bande dessinée tout court, d'où qu'elle vienne, pourvu qu'elle soit adulte et créative. Vivant au Japon, j'ai naturellement eu un accès direct au meilleur de la production japonaise, et mon apprentissage s'est fait ainsi, sur le terrain, au hasard des découvertes en librairies, des rencontres avec les auteurs. Ce sont ces titres formidables, découverts au fil des années, que nous allons tout naturellement présenter dans Sakka.

Pouvez Vous nous parler plus précisément des huit auteurs publiés dans un premier temps ?

II y a d'abord bien sûr Kan Takahama, avec qui j'ai réalisé Mariko Parade et qui a dès le départ une vision universelle de la bande dessinée. Nous présentons également deux autres auteurs féminins, Kiriko Nananan et Fumiko Takano. Avec Sakka, je me réjouis de faire enfin connaître une partie de la richesse de la bande dessinée des femmes au Japon. Yôji Fukuyama, quant à lui, est un auteur à part, à l'univers délirant, d'une grande qualité narrative. Satoshi Kon, à l'instar de Taniguchi, est un créateur plus grand public mais dont le travail est d'une rareexigence, comme Kenji Tsuruta dont les histoires très légères sont graphiquement impeccables. Enfin, lô Kuroda et Usumaru Furuya sont des auteurs clé de la nouvelle génération. Leur point commun est qu'ils sont tous, selon moi, des auteurs au sens le plus noble du terme. C'est d'ailleurs la signification de "sakka" en japonais.

Quelles sont par ailleurs les spécificités de Sakka par rapport aux collections de manga existantes En France ?

Tout d'abord, nous accordons un soin extrême au travail de traduction. Nous faisons appel à des traducteurs chevronnés venant du domaine littéraire, ainsi qu'à des tandems franco japonais, garantissant la meilleure compréhension de l'oeuvre originale et une adaptation qui fasse véritablement sens en français. Nous essaierons enfin d'attacher un traducteur à chaque auteur, et de favoriser des relations directes entre eux. Par ailleurs, pour la plupart des titres, nous allons scanner directement les planches originales afin de garantir un rendu d'impression optimal, ce qui à ma connaissance est unique dans l'édition de manga en France.

Zophielle

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Casterman revient
« Réponse #1 le: 17 juin 2004 à 22:00:16 »
argh c vrai que j'avais vu ce petit livret chez mon lbraire et j'ai oublié d'en prendre un en partant  :?

le seul hic, je dirais que c'est la fait que Casterman dénigre un peu le reste de la production actuelle du manga dans sa ligne éditoriale, mais j'espère qu'ils nous proposeront de bons titres et pas des trucs un peu bizarres comme le dernier "manga d'auteur" publié intitulé Travaux Publics :?

Spike-Vaedine

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Casterman revient
« Réponse #2 le: 17 juin 2004 à 22:03:49 »
parmis les huit mangas présentés, j'en présente trois dans d'autres topics dédiés, j'ai commencé par ceux ui me tentaient le plus.

Les autres viendront par la suite, comme ca tout le monde aura accés a  ce fasicule

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Casterman revient
« Réponse #2 le: 17 juin 2004 à 22:03:49 »

kaoru-chan

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Casterman revient
« Réponse #3 le: 20 juin 2004 à 15:34:32 »
sacré spike, il a pris le temps de retaper l'intégrale du catalogue, mais il est vrai que certains de ces titres sont très attendus, en tout cas par moi

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Casterman revient
« Réponse #3 le: 20 juin 2004 à 15:34:32 »