En réorganisant l'appart' récemment (càd enfin faire disparaître un bon coup des tonnes de paperasses) je suis retombé sur mes carnets de voyage (mot bien pompeux pour des notes gribouillées sur le vif ça et là dans des cahiers d'écolier^^), et comme je viens de finir de préparer 7 semaines de cours d'affilée, j'ai eu envie d'écrire un peu autre chose, et puis je me suis souvenu d'une remarque (gentile) de manta dans un sujet de la section "discussions libres", alors, rsultat de tout ça : je me livre à un exercice de pur narcissisme en reprenant quelques réflexions nées de quelques pérégrinations japonaises. Un miniblog, en quelque sorte, très à la mode de se raconter le nombril en ce moment sur le net^^
"JEUDI 22/04/2004 :
La migration des salarymen autour de 9 heures du mat vers les bureaux. Les buildings d'affaires de Shinjuku (je donne cet exemple parce que j'y suis, là), nids de ces migrateurs qui envahissent les rues et les stations de métro en costar-cravatte et attaché-case, qui profitent du moindre petit ou grand trajet en train ou en métro pour dormir ou lire un bouquin ou pianoter sur un portable (pc ou phone). Tôkyô ville des cadres et valse des baise-en-ville. Tiens, en vla un sur un vélo, doit pas habiter très loin.
D'ailleurs les gens lisent ici, romans ou manga, dans le métro, la rue, le café. Y a toujours un bouquin à sortir quelque part. Et puis les commerçants ont tous l'air aimable, l'apparence que vraiment le client compte beaucoup beaucoup à l'inverse de certains de nos échoppiers français plus prompts à faire la gueule qu'autre chose. Les flics aussi, tiens. Le Japon est, dit-on, l'un des rares pays au monde où l'on aime bien sa police. On tombe souvent sur un koban, mini-commissariat. Quelque chose à demander, un renseignement ? Au koban. La police semble donc omniprésente tout en étant discrète dans son attitude (parce que les uniformes, eux, se voient bien, d'ailleurs on adore les uniformes ici : chaque école, chaque magasin, chaque service en a un, et après tout les costars des salarymen sont aussi une manière d'uniforme). D'accord le taux de criminalité monte, parait, mais il part de bas, à souligner.
Tout le monde a quelque chose dans l'oreille ici, portable ou baladeur (mp3 ou pas).
VENDREDI 23/04/2004, 17h05, go-go café, Harajuku :
En descendant le Meiji dori, je suis passé à côté d'une station-service qui m'a scotchée : les pompes étaient fixées au plafond et les pistolets à essence étaient suspendus vers le bas ! C ptèt pas si rare, je ne sais pas, mais je n'avais encore jamais vu ça.
Le Meiji dori est une très longue et très pratique avenue pour qui se balade à pied car c'est un repère formaidable quand on veut traverser Tôkyô verticalement sur une carte. Il m'a conduit à Harajuku, et là j'ai vu la jeunesse punkykitchogothicocyber, imaginez le pire look possible et multipliez-le par 100 pour avoir une idée approchante de ce qui se trimballe par ici. Les ravages du visual kei et autres pièges à fashionistas. Sitôt sortis de la gare du quartier, les gens se précipitent dans cette fameuse "Harajuku street", j'ai suivi le mouvement, ça m'a épuisé, surfer entre des lolitas décadentes, des mecs-filles aux yeux troubles et des étals de fringues, des fringues et des pompes et des accessiores, encore et encore. Je reprends donc des forces dans ce café (branché, forcément).
A certains endroits, dans les rues (aux carrefours souvent), il y a des coins fumeurs avec bancs ou tabourets et cendriers. Autour, les trottoirs sont non fumeurs, c indiqué sur les trottoirs même, avec risque d'amande si on enfreint la règle. Un Français, forcément, ne s'en rend pas compte de suite, et j'ai vécu des jours dans l'illégalité^^". Et puis, on finit par se rendre compte qu'il manque, sur les trottoirs, les merdes de chien qu'on connâit bien nous zott en France, pourtant, des chiens, y en a, mais j'en ai vu peu en fait. On l'impression qu'il y a plus de chiens à Colmar qui est un million de fois plus petite que Tôkyô, c parce qu'on voit bien leurs crottes, mais là, je reste ébahi devant ce miracle : pas une merde rencontrée à Tôkyô pour le moment, rien. Ptèt que ça viendra, mais chuis pas pressé^^
SAMEDI 24/04/2004, 10h 20, café séjour, Kita Shinjuku.
Le samedi est très animé par ici. C'est curieux de voir que pas mal de magasins ne sont pas ouverts avant 10 heures le matin, mais jusqu'à 10 ou 11 heures le soir. Y a aussi des kombini qui officient 24 heures sur 24. Certains commerçants vous interpellent sur le pas de leur boutique, dans ces moments-là y a comme un air de ville du Sud, de ville africaine. Ou alors de charmantes hôtesses dans des uniformes aux couleurs piquantes vous invitent à entrer, Mais ici, pas insistants, cependant. On ne se fait pas courir après comme devant les restos grecs du quartier latin par exemple.
JEUDI 21/10/2004, 8h 38 am.
Un mot sur les Japonaises. Elles ont une présence physique extraordinaire. Même à 3 mètres d'elles ou plus, si on voit leur visage, on croit qu'on est juste à côté, tout près. Dans le métro, c flagrant (bon déjà on est souvent vraiment tout près^^). Elles ont quelque chose qui les rend immédiatement et irrémédiablement concrètes même si, de par la distance, on ne voit d'elles qu'une image plus ou moins détaillée.
Et puis quand on regarde leurs chaussures on a souvent une surprise. La Japonaise semble avoir un sens de la godasse très personnel : 9 fois sur 10 les pompes dépareillent l'ensemble de l'habillage pour moi, ce dérapage de mauvais goût à la dernière seconde (si quand on les regarde on finit par les pompes) a quelque chose de touchant.
Les collégiennes et lycéennes qui envahissent le métro, les rues, les cafés avec leurs uniformes, sacs et portables font entendre un piaillement collégial d'une intensité sans égale.
Les gens dans le métro et le train se divisent en 4 catgories : les dormeurs, les lecteurs, les écouteurs de musique, les joueurs de portables (pc, phone, jeux).
SAMEDI 30/10/2004, 11h 42 am, trattoria Milano, en face quasiment de la gare de Shinjuku.
Quelques exemples de l'extraordinaire sens pratique japonais. Aux croisements, quand le feu-piétons est rouge, on entend PIU...PIU...PIU..., un chant d'oiseau électronique, puis quand il devient vert, on entend DIN-DON-DIN-DON... Tôkyô est donc truffée d'oiseaux aritficiels à l'usage des aveugles et des distraits. Oui chez nous aussi ça se trouve mais pas à une telle échelle, me semble-t-il.
Quand il pleut, à l'entrée des depâto, il y a des sacs plastiques dans lesquels on emballe les parapluies trempés, une sorte de borne, on y introduit le pébroque et il en ressort tout emballé. J'en suis resté con et coi. Et des chaussons en plastique à mettre autour des pompes, aussi, dans la foulée.
DIMANCHE 31/10/2004, Kyôto.
Je repense à la télé japonaise, elle sous-titre systématiquement ses émissions et TOUT est sous-titré, même quand les gens font "humm", "haha", "euh" etc, l'écran est envahi de gros ウン, ハハ, エエ etc de toutes les couleurs.
MARDI 02/08/2005, 10h 10, café voodoo, entre Shinjuku et Yoyogi.
Rubrique mode : Le yukata revient en force auprès des jeunes, surtout des filles, ce qui n'est pas plus mal vu que les yukata d'homme sont austères côté couleurs et motifs. Et ça fait drôle de voir ces ptites jeunes habillées comme à l'âge féodal et tripoter leur portable dernier cri. Celle qui vient de passer avec son yukata jeune citron à motifs de fleurs a même poussé le vice jusqu'à se munir d'une ombrelle comme dans les films de Mizoguchi^^
Rubrique culture : dans les rues de Tôkyô (à Yokohama aussi il me semble mais ma mémoire flanche, donc pas sûr), il y a de charmantes jeunes filles en uniformes bigarrés qui interpellent les passants pour qu'ils jouent au loto."
Oh là je ne mets pas tout, loin de là, c déjà assez long comme ça^^ C sûr c pas de l'info culturelle sérieuse sur le Japon mais c du vu et vécu.
