Il me semblait nécessaire d’ouvrir un sujet sur ce film, qui a mes yeux représente, avec Le Royaume des Chats, la frange faible des productions Ghibli.
Je pensais avoir à faire à un film thématiquement faible, mais irréprochable sur le plan technique. Un peu comme le Château Ambulant en fait, qui n’est pour moi qu’une redite de tout ça qu’à pu faire Miyzaki père dans sa carrière. Bref, tout ça pour dire que je m’était trompé.
Car oui la technique ne suit pas, et pour un Ghibli ça fait un peu tâche. Dire que tout le films est raté serait mentir, mais certaine scène son « moche » comme lorsque le grand méchant subit son vieillissement. La campagne, si magnifiée au temps des Totoro ou Omohide Poro Poro, est dans le monde de Terremer insipide. A-t-on été émerveillé par la campagne entourant l’habitation de Tenar? Le film n’est pas à la hauteur de ses ambitions.
Du point de vue du scénario, la figure de l’enlèvement lasse assez vite. Pour autant, Terremer étant une adaptation d’une œuvre d’héroic fantasy on pourrait difficilement reprocher à Goro d’être fidèle à l’œuvre d’origine, si celle-ci adopte bien ce système de progression du récit. Et entre ces périodes d’actions, que se passe t-il ? Et bien pas grand-chose ! Et c’est le problème au final. Goro fait traîner son film, qui aurait gagné à être sérieusement amputé de certaine scéne: le semage et labourage, la chanson de Theru (30 secondes aurait suffit, pourquoi laisser 2mins ?).
La vrai faiblesse de Terremer est sa réalisation. On peut d’ailleurs se demander quel argument à pousser Toshio Suzuki à imposer fils Miyazaki. Sur le Royaume des Chats Hiroyuki Morita s’en sortait avec les honneurs, alors que le film était relativement simpliste. Pourquoi ne pas lui avoir donné les moyens sur un long métrage plus ambitieux comme Terremer ?
Mais rassurez vous tout n’est pas à jeter dans Terremer. Loin de la même. Graphiquement, la ville est superbe, avec son architecture mêlant ruines et habitations. La musique est en harmonie avec le film, et notamment sur les passages en ville, ou la cornemuse s’intègre à merveille.
Mais le point qui tranche et donne à ce film une couleur particulièrement appréciable ce sont les personnages. En effet Arren n’est pas le personnages typiquement Miyazakien: il a peur, tué son père, fuit et à des tendances d‘une violence extrême… On est à des années lumière de Pazu ou Ashitaka.
Therru est intéressante sur le plan graphique, car même si l’on reconnaît la griffe de l’équipe de Miyazaki père, le personnage est assez différent de ses illustres devancières.
Au final Ghibli a mit à peine plus de huit mois pour réaliser Terremer, avec un débutant au commande. Même en l’entourant des piliers du studio, il aurait fallu miracle pour que le film soit au niveau des œuvres de Miyazaki Hayao ce dernier étalant ses productions sur plusieurs années. Ghibli a simplement manqué d’ambition pour un projet comme Terremer. Espérons que le studio retiendra la leçon.